...La pire solitude,c'est la solitude que l'on vit dans le couple...Aprés 9 heures de mécanique éreintante,navrante.Au milieu du bruit,de la chaleur,de l'humidité.Entouré de personnes avec un petit esprit qui ne s'expriment que par insultes,rotent,pétent...
Heureusement à la pause déjeuner on a 3/4 d'heure pour s'évader et quitter cette boue... Faire comme Calaferte... Lire à tout prix et partout... Enfin c'est l'heure de rentrer chez soi !
Monaco se vide de ses esclaves... nous nous enfournons dans des rapides ou bien des omnibus... On se sert comme du bétail... Les gens se pressent aux portes des wagons comme si leurs vies en dépendaient... On suffoque sérré les uns contre les autres à respirer malgré soi des aisselles acides... Le signal d'ouverture des portes retentit et tels une reine qui accouche d'un millier d'oeufs,nous giclons du wagon... Un peu de courage et je serais bientôt rendu... Puis c'est la traversé du centre commercial avec sa cour des miracles des temps modernes... Des méres qui envoient de grandes gifles dans le visage d'enfant de 4 ans débraillaient... Si je pouvais je me mettrais à courir pour ne pas voir tout ça... Plus que quelques centaines de métres et je franchirais le seuil de ma porte... J'ai hâte... ça y est je passe la porte... je souris ! Un rapide bisou à ma moitié et enfin je peux respirer...
Mais...
Elle me demande avec qui j'étais... qui j'étais ? Brusquement ma tête se met à tourner et je me demande justement "qui j'étais ?".Tout devient confu.
Il n'y a pourtant que 12 minutes entre la gare et le seuil de ma porte... Elle insiste suspicieuse,le regard mauvais... Repose sa question... Alors tels un autiste je me ferme... En fait de sanctuaire je viens comme tous les soirs de rejoindre ma cellule... Je sais bien qu'en 12 minutes on ne peut croiser personne,ni amis,ni maîtresses,ni chiens...
On foce devant soi.Un pas ! Et encore un pas !
Je m'assois en regardant un point fixe de la piéce... Je range ma joie comme le VRP qui range un article de mauvaise qualité dont il vient de faire la représentation.Il sent bien que ce n'est pas non plus içi qu'il remplira un bordereau de joie pour les entrepises "rires et sourires"...
Et tous les soirs c'est comme ça...
A qui se plaindre ? J'ai bien été prévenu au début " Tu sais là,je suis gentille mais ça va pas durer !".On se rappel de ce soir où l'on a pris cette phrase en pleine tête comme un coup de tomahawk en plein front... Aprés tant d'années d'errance,d'after qui ressemblaient à des noyades,de toutes ces paroles qu'on a échangé avec des inconnues en pensant au fond de soi "ça y est c'est la bonne ! Elle est comme moi ! Elle rêve elle aussi de ce dessin d'enfant sur lequel il y a une maison pas trés droite mais avec deux fenêtres,une cheminé qui laisse échapper un petit panache de fumée.Il y aussi un arbre à côté de la maison.Il est vraimment trés gros cet arbre ! Ou bien il est mal déssiné... On ne sais pas.... ET pour finir il y a bien sur plein d'enfants qui jouent devant la maison.Ils sourient...".
Mais non...
En fait ce n'est pas ça.
Et puis ça se calme... On mange... Je dis quelque chose... dire quelque chose... Parce qu'il faut bien dire quelque chose... Je pense qu'aprés le repas je finirais le dessin ! OUI ! ça me réjouit !
Puis c'est le tour des comparaisons... étre comparé à un autre,à d'autres c'est un sentiment horrible... On voudrait '"étre" ! Et pas comparé... Je suis !
Alors c'est fini.On se ferme plus durement qu'une huitre... Plus un son ne sortira de votre bouche.
Lorsque la comparaison entre par la porte... L'amour s'échappe par la fenêtre...
"On est seul dans le désert" dit le petit Prince.
"On est seul aussi chez les hommes..." répondit le serpent.
Il n'est rien de plus terrible que la solitude et rien de pire que la solitude à deux...
A présent je suis seul car j'ai asphixié cette histoire sous un coussin... J'aimais cette histoire mais il fallait qu'elle meurt... Je l'ai tué le jour où elle m'a demandé de venir à son anniverssaire avec mon fils... J'étais heureux.
Puis elle m'a dit qu'il y aurait des champignons hallucinogénes à l'anniversaire... je suis resté muet... mon enfant... des champignons hallucinogénes... j'ai exprimé le fait que je ne pouvais mélanger les deux...
que je pourrais peut étre repartir tôt avec notre voiture... mais elle répondit que non... la discussion en est resté là... nous n'étions pas invité moi et mon fils à l'anniversaire de ma femme... je me suis dit que je vivais dans un milieu de merde comme il en existe tant... rien de correspondait avec mon dessin...
il était temps d'écrire le mot "fin".
J'ai tout de même gardé mon dessin... il est un peu froissé mais je le garde précieusement au fond de ma poche car j'ai lu quelque part:"C'est l'espoir que l'on perd en dernier dans la vie"...
De temps en temps je sortirais mon dessin en observant les yeux de l'inconnue avec qui je parle... La plupart du temps elle ne fera qu'esquisser un sourire et c'est tout...
Mais un jour une des ces inconnues aura les yeux qui brillent dés que j'aurais déplié mon dessin froissé ! je le sais !!!
Et ça,c'est bien....
pourvu qu'on reste les meilleurs ennemis...
https://www.youtube.com/watch?v=2d57SCboNus